La Chine est partenaire du Pakistan pour la construction d'un port maritime sur les cotes pakistanaises qui concurrencera les ports iraniens et Emirats de la région. Du coup, ca construit dans tous les sens, des ponts, des routes, avec l'aide et l'efficacité chinoise. Des ENORMES camions tout gris, viennent contrebalancer les camions arc en ciel scintillants pakistanais à capacité modeste et se promènent des maintenant sur la célèbre Karakoram Highway. Du coté pakistanais, les routes sont un vrai champ de bataille, du cote chinois, c'est une autoroute.
Arrivée en Chine par le Khunjerab Pass (4700m)Après 100 km de routes droites, sans avoir rencontre un seul virage, c'est la première ville qui chinoise qui apparait. Le contraste entre les villes chinoises et celles de la péninsule indienne est à l'image du contraste routier. Alors que la ville indienne, pakistanaise, sri lankaise et népalaise ont toutes en commun d'être un vrai bordel, un cauchemar pour les piétons et les cyclistes, mais en même temps un régal pour les yeux par sa multitude de couleurs et la vie qui s'y passe , la ville chinoise est droite monotone, morose, mais assez réglementée pour que les marcheurs et les vélos aient leur place dans ce monde organisé… les buildings laids s'amoncèlent dans le paysage et le peu de vieille ville qui reste sert souvent de ghetto ou de musée. C'est la course à la modernité, tout le monde rêve de son nouvel appart rempli de meubles Ikea et de télévisions.Du coup c'est la nature et les villages qui me tentent et qui m'appellent. Voyageur solo depuis seulement un jour, je rencontre Ed, un anglais qui vit en Inde la moitie du temps et qui se dirige vers le Japon pour rejoindre son frère, et Mare, un croate qui voyage pour un temps indéterminé sur les routes de l'Asie. Je leur fais part de mon projet de m'arrêter sur le chemin de Kashgar aux abords du Muztagha, une montagne de 7500m, de marcher jusqu'au base camp, puis de rejoindre le lac Kara Kul réputé pour sa beauté et ses nomades tadjiks. L'idée les emballe et nous partons de suite acheter les vivres nécessaires et faire du stop.
Tout le monde s'arrête, mais pas par bonté débordante. Il y a un tarif et le prix est élevé, plus cher que le bus, nous refusons. Alors les gens partent sans nous prendre, préférant partir seul à Kashgar dans leur grosse voiture ou leur gros camion que d'emmener quelqu'un qui ne veut pas payer la somme exorbitante demandée. Nous attendons et finissons par trouver quelqu'un qui ne s'enflamme pas sur les bénéfices qu'il pourrait tirer de 3 touristes blancs qui attendent sur le bord de la route.
Le trek fut splendide, 4 jours dans un paysage de rêve, entourés de sommets enneigés et d'un désert vallonné. Arrêtés au milieu de nulle part, le défit du premier jour est de trouver de l'eau. Nous en avons en réserve, mais trop peu pour soutenir le besoin d'une bonne cuisine. Nous randonnons à 4000m d'altitude, tout est gigantesque, les distances sont trompeuses et nous donnent de faux espoirs. La nuit tombe et nous sommes encore trop loin des glaciers pour espérer recevoir le miraculeux produit de leur fonte. Tant pis, campement rapide.
La première nuit fut quasi blanche. J'avais acheté plusieurs bons pains Uighurs, un bon plein d'énergie s'alliant merveilleusement bien avec le fromage happy cow acheté au Pakistan. L'odeur qu'ils dégageaient était forte. Cela attira une souris qui ne me laissa pas de repos. Je l'entendis grignoter alors que mon pain était dans la tente. Elle s'était fait un petit trou, la garce. Toute la nuit je fus aux aguets. J'avais bien enveloppé ce délicieux met pour en camoufler les odeurs, mais elle avait goûté au gourmet et elle revint a la charge dès qu'elle sentait que je me rendormais…
La marche continue, nous montons a l'aveuglette car il n'y a pas de sentier. Mais peu importe car la pente est douce et il n'y a que très peu, voire pas, de végétation pour entraver notre route. Nous ne trouverons pas le base camp, il ne nous est pas utile puisque de toute façon, on peut camper ou bon nous semble, et nous n'allons pas a l'assaut de ce beau Muztaga. Nous arrivons au bout de 3 jours aux abords du splendide lac Kara Kul, peuplé de yaks, brebis, chevaux, chameaux et tadjiks.
Juste à temps, avant que l'orage et sa pluie de grêle ne s'abatte sur nous.
La nous sommes accueillis par un surprenant motard chinois qui, sans nous dire bonjour ou un quelconque mot de bienvenu, nous lance : « vous avez dormi au base camp, c'est 600 yuans chacun ! »Surpris, nous répondons, courtois : « Heu, bonjour déjà, enchanté, très heureux de te connaitre, mais au revoir.»
Dernier campement au bord du paradis avant de repartir sur les routes bétonnées pour avancer plus vite, nous ne sommes que des hommes pressés en fin de compte, mon cher Bertrand…
Surprenante arrivée a Kashgar, je m'attendais a une ville charmante, chargée d'histoire. Elle représentait un rêve lointain, une étape importante, une oasis pour les aventuriers fous de la route de la soie. Elle n'est a présent qu'une ville rebelle à mater et à intégrer au régime chinois le plus vite possible et a coup de poing, et de balles réelles a l'occasion. On détruit un maximum les vieilles maisons de terre dans la vieille ville pour construire de nouveaux buildings, appartements et big malls pour le shopping bien sur pour les nouveaux arrivants. Par millions les Hans arrivent, ils sont a présent plus nombreux que les Uighurs, qui ne luttent plus vraiment pour leur indépendance puisqu'on leur répond a balle réelle et que le reste du monde s'en fout. C'est vrai… pourquoi parle t'on tant du Tibet, et que personne n'entend parler du Xinjiang qui est plus grande que sa voisine et qui a subit le même sort ? Préfère-t-on les gentils bouddhistes aux musulmans ? Il y a des chances malheureusement… Du coup, la ville est défigurée et ressemble a présent a toutes les villes chinoises, avec en prime des milliers de militaires armés jusqu'aux dents quadrillant les carrefours et contrôlant incessamment la populace. A noter qu'en cette région, toute communication, téléphone et internet, est coupée. Aurait-on quelque chose à cacher ?On fait ce qu'on veut de l'histoire. En Chine, les livres, les journaux, la télé, ne parlent pas du problème tibétain. On ne comprend pas les réactions internationales face a ce sujet.
« Le Tibet a toujours fait partie de la Chine. »
« Ah bon !!! Et que dire de l'invasion de 1950 ? »
« Il n'y a jamais eu d'invasion, le Tibet est venu de son plein gré se joindre a la Chine. Tout ca c'est un mensonge orchestre par les américains ! »
Ahah, il est vrai qu'on peut leur mettre plein de choses sur le dos…
« Et pourquoi les tibétains sont mecontents ? »
« Ils ne sont pas mécontents, c'est seulement le Dalai Lama qui fait des siennes, mais de toute façon il est manipule par la CIA, d'ailleurs son frère est un membre de la CIA… »
« mmmhhh, de mieux en mieux, tu dis un peu n'importe quoi, des balivernes mon cher Jules… »
« Comment tu peux savoir toi petit français, tu n'es jamais allé au Tibet, moi je le sais ils sont heureux ! »« ahhh, tu es allé au Tibet ?"
"Heu… non, mais j'ai un ami tibétain… et il est heureux. »
« Super argument… moi je suis allé en Inde et au Népal et j'ai rencontre beaucoup de tibétains qui ont du fuir leur pays… Tu ne t'imagines pas que ton gouvernement, peut être, ne te dis pas tout, tout le reste du monde a une histoire différente de la tienne. La Chine a tout a y gagne… »
« J'ai lu des livres d'histoires… »
« Heu la liberté de la presse en Chine… »
« Et ce sont des frontières naturelles pour la Chine, il y a les montagnes au nord, a l'ouest, au sud, donc tout au milieu, c'est chinois. Et puis c'est bien d'être uni. »
« Je suis d'accord, c'est bien d'être tous unis. Mais tous unis par la force sous le drapeau chinois, je ne suis pas si sur… Et puis il n'y a pas de montagnes entre la Chine et le Vietnam. Est-ce que cela veut dire que le Vietnam doit être chinois. »
« Oui il devrait, d'ailleurs il l'a été, de temps en temps nous avons conquiert ce pays. »
« C'est charmant, je suis sur que les vietnamiens sont ravis de ton opinion… Et puis pourquoi pas le Japon, le bras de mer n'est pas si grand. Et la Mongolie ? Les montagnes ne sont pas si hautes. Moins hautes que les montagnes tibétaines pour sur. A combien estimes tu la hauteur maximale a laquelle vous ne pouvez plus prétendre à envahir ?"
Bref j'ai énervé quelques personnes, mais je n'ai pas ébranlé le moins du monde leur conviction sur le bienfait de la colonisation du Tibet ou du Xinjiang (mais pour le Xinjiang, ils sont moins au courant, comme le reste du monde) par les chinois, sur le fait que de toute façon le Tibet a toujours été chinois… le pouvoir de manipuler l'histoire et l'info… ca fait peur… on est pas si loin de ca, faisons attention a notre propre info…
Le marché aux animaux est intéressant, même si l'on est végétarien. Les locaux amènent leur bétail en ce jour de dimanche et négocient ardument toute la journée. A voir cela ressemble à un grand sketch. Tout est exagéré. Un médiateur essaie de concilier l'acheteur et le vendeur sur le prix de la marchandise. Ca discute, on lève la voix, des gestes significatifs viennent éclaircir le débat, éclat de rire, c'est trop cher pour l'acheteur qui part en trombe, du coup le médiateur court et le ramène de force en le tirant, renégociation, le médiateur, toujours lui, attrape les mains des 2 autres protagonistes et leur fait se serrer les mains pendant 10 min… marché conclut et échange de billets. Ca peut durer des heures.
Regarder moi ces jolies petites bête abandonnées a leur triste sort. On a bien envie d'en adopter une. Tout à coup une brebis se sauve, son propriétaire jure et la poursuit. Elle lui échappe en se sauvant entre les vaches, nous l'encourageons, c'est sa dernière chance, mais elle est bien faible au milieu de tous ces spécialistes de la viande.
En même temps, qu'est qu'on en a mange des brochettes de bœuf et de mouton la bas… et elles étaient délicieuses.
Puis Ed et moi, on se dirige vers le désert Takla-Makan qu'on a envie de traverser. Il y a 2 routes qui le traversent et qui partent de Hotan. Alors nous y allons et arrivons à Hotan à 23h. Nous cherchons un hôtel avec notre chinois très limite. Mais tous les hôtels que nous trouvons n'acceptent pas les étrangers. Nous ne savons pas trop bien pourquoi, mais seuls quelques chanceux, ou malchanceux, ont le droit de nous hébergés. Quand ils ont des dortoirs, c'est accessible, mais quand ils n'en ont pas, c'est tout de suite l'hôtel de luxe. A Hotan, nous en trouvons un seul, qui dépasse largement notre petit budget. Il est 1h du mat… on repart a la première demain matin, pas question de payer ce prix la. On se trouve un petit parc sombre et on fait le mort. Personne ne nous remarque, c'est bientôt gagné car la ville s'endort peu à peu. Une petite heure passe ainsi, et je me dis que je peux commencer à relâcher ma vigilance et sombrer dans le sommeil, mais bien sur a ce moment la, une ombre s'approche et s'assoie a 5 mètres de nous, mais sans nous remarquer pour l'instant. Peut être est ce un camarade dormeur du parc, attendons de voir… Il joue avec son téléphone, reste assise pendant 30 min ou je retiens mon souffle, puis il se lève, passe devant nos corps immobiles, s'arrête net et pointe la lumière de son téléphone dans notre direction. Peut être que si je fais semblant de dormir, il va passer son chemin et aller se coucher sans broncher. Comment les chinois perçoivent les gens dormant dans les parcs… nous le saurons bientôt. 1 min après, des torches se pointent dans notre direction, je réveille Ed qui dort à point fermé et nous quittons les lieux sans demander notre reste. Nous atterrissons a la gare ou l'on tente une entrée, nous nous blottissons dans un coin en attendant l'ouverture des guichets.
La traversée du désert fut splendide, mais on interdit aux étrangers de s'arrêter, pas possible de fouler les belles et interminables dunes. On doit rester bien patiemment a l'intérieur du bus jusqu'au terminus, Urumqi. Dommage.
Urumqi, grosse ville chinoise, qui elle aussi perd peu à peu sa culture Uighur.
Ed se sauve à Shanghai pour embarquer vers le Japon. Je continue de mon coté vers un petit village Uighur, autre étape de la route de la soie, Turpan.
Dans le bus qui m'y emmène, je lie connaissance avec Muhtar, d'origine Uighur, il rentre chez lui pour le mariage de son meilleur pote. Arrivée a Turpan, c'est toujours la même galère pour trouver un hôtel voulant bien de moi, mais cette fois Muhtar m'accompagne, pour communiquer c'est tout de suite plus facile. Il hallucine de voir qu'on lui répond que lui peut être hébergé, mais pas le blanc qui l'accompagne. Alors, après une longue recherche infructueuse, il me propose de loger chez lui. Reconnaissant, je refuse l'hospitalité et continue ma recherche. Mais il insiste tellement que je fini par accepter l'offre généreuse. Je rencontre le père, la mère, la grand mère, la sœur et son fils, le frère… bref toute la grande famille vivant dans une charmante petite maison typiquement Uighur avec un grand jardin et du raisin pendant des haies et des fenêtres. J'y ai passe 2 jours à être chouchouté, un vrai régal. Merci Muhtar, et a ta famille, pour l'accueil.
La télévision est un vrai fléau la bas. Elle est partout. Dans tous les restaurants, les gens regardent dans la même direction, la vie des restos indiens me manque. Dans les ascenseurs, pour pouvoir nous montrer des jolies filles qui sont contentes d'avoir un nouveau champoing, dans les couloirs des immeubles aussi car on ne sait jamais, le temps de sortir de votre appartement, de fermer la porte a clé, un spot pub peut vous rappeler qu'il est temps que vous achetiez une nouvelle voiture 4*4 pour les longues routes plates de la ville, dans les bus, les métros, les taxis, pour vous rappelez que la banque untel ou machin est très gentille car elle montre plein de famille heureuse, surement grâce a elle... Mais bon, c'est un peu pareil chez nous, juste un peu moins extrême… Au fait, pourquoi accepte-t-on de se laisser envahir pour tous ces spots publicitaires ? La vie ne serait elle pas plus belle sans ? Ca ne dérange personne que des compagnies, simplement parce qu'elles veulent vendre plus, augmenter leurs bénéfices… nous racontent des sornettes a longueur de journée et essaient de manipuler nos esprits pour arriver a leurs fins… ?
Le mois de mon voyage en Chine fut marqué par la grande célébration des 60 ans du régime communiste (si on peut l'appeler comme cela). Ce fut un matraquage médiatique comme jamais je n'en avais vu. Des affiches dans TOUTES les rues, des offres spéciales, des chants à la gloire du parti, des émissions télé (qui sont partout je le vous le rappelle) sur la puissance militaire et la supériorité des chinois.
Et ce défilé… ce fameux défilé !!! J'ai du le voir 350 fois en tout et pour tout ! Alors que je n'avais pas la télé dans les youth hostels ou je logeais. C'était effrayant, tous ces militaires, des vrais robots, des beaux tanks bien astiqués, et la fierté des gens faisaient de la peine à voir. Les pékinois ont gentiment été prie de rester cloitrer chez eux ce jour la, pas une tête ne devait être aperçue des fenêtres de la rue qui mène a tien an men. Tu parles d'une fête ! Bon du coup les chinois étaient contents aussi car ils avaient une semaine entière de vacances, et ca c'est bon, mais c'est un fait rare. Les bus et les trains étaient pris d'assaut, les sites touristiques aussi.
Je suis sorti du Xinjiang et j'ai continue mon bonhomme de chemin a Lanzhou, seulement une étape dans le trajet qui m'emmenais a la célèbre Xi'an, ancienne capitale de l'empire chinois. Peu de choses à visiter a Lanzhou, mais j'ai pris beaucoup de plaisir à me balader dans les nombreux parcs de la ville. Les gens dansent, chantent, jouent aux cartes, au badminton, au foot…
Alors que je m'amusais à regarder ce cowboy oriental, il me remarqua et m'attrapa pour danser avec lui. S'ensuivit 30 min de danse endiablée au milieu de la foule qui se fendait la poire pour la plupart. J'ai l'habitude à présent. A Vancouver, je fus réquisitionné pour un numéro de cirque et acrobatie, a Noisy le Grand, pendant la fête du cinéma, on me choisit pour aller danser le hip hop devant des centaines de spectateurs qui rigoleraient bien un peu avant de démarrer la séance.
Puis vient Xi'an et sa fameuse Terra Cota Army.
La suite me conduit à Shanghai ou je retrouve Corinne et Nico, un couple d'ami bretons de Mumbai, émigré maintenant dans cette ville en plein essor. Je suis reçu comme un roi et me poser un peu en compagnie d'amis me remet d'aplomb pour la suite de monde voyage en solo. Soirée bien arrosée et débats endiablés viennent agrémenter les journées. Je découvre une ville agréable à vivre, mais qui perd son histoire petit a petit sous la pression des rouleaux compresseurs et l'envahissement des barres d'immeubles sur des kilomètres et des kilomètres… C'est le destin de toutes les villes chinoises présentement… A Shanghai, le phénomène est juste plus rapide. J'y retrouve aussi Sacha, un ami de Montréal, que je n'avais pas revu depuis… 17 ans, ca me vieillit bien tout ca ;) Retrouvailles très sympathiques. Aller je me remue et repart sur les routes. Merci mes bretons toulousains mumbaikars shanghaiens pour l'accueil. On se revoit l'été prochain pour un bout de transiberien?
Il ne me reste qu'une semaine sur mon visa chinois, le temps passe vite. Du coup je fonce vers le sud, vers le Vietnam.
Arrêt a Wu yuan, ou je me balade à vélo dans les charmants villages agricoles environnants. Mais certains ont du succès parmi les touristes chinois, trop de succès. Les vacances étant encore d'actualité, c'est l'assaut. Tout le monde se dirige au même endroit dans leur grand car climatisé, j'y suis allé aussi pour voir, je ne recommencerais plus. C'est la folie. Le village a disparut sous le flot des touristes, les agriculteurs ne sont plus, et deviennent restaurateurs ou guide ou porteur ou rameur ou photographe ou n'importe quel autre esclave de touristes. Le village est un parc d'attraction ou l'on peut se faire promener en bateau, se faire trainer en carriole, se faire cirer les chaussures et se faire masser les pieds, faire de la montgolfière pour voir le village de haut… Le prix d'entrée au village est cher et on vous prend votre emprunte digitale pour s'assurer que c'est bien votre ticket et non celui d'un autre… Au secours !!! Le tourisme de masse fait vraiment peur !!! Du coup, je pars vite, très vite de cet endroit dingue, et je me promène dans les villages voisins ou il n'y a personne, a part de vrais agriculteurs souriants avec qui je discute, grâce a la langue des gestes…
Puis je fonce à Guangzhou, plus connue sous le nom de Canton. Je ne veux pas m'y attarder, c'est encore une grosse ville millionnaire en âmes humaines et en voitures, mais je viens pour mon visa vietnamien qui n'a pu être fait a Shanghai, vacances obligent (ah ces vacances…). Mais ici c'est la même rengaine, le consulat est fermé et il ne rouvre que dans 3 jours… Je visite rapidement et m'echappe vers Guilin.
J'attends mon bus, la gare est bourrée de monde, je me trouve une place dans un resto pour patienter. Un couple chinois parlant anglais vient pour discuter. Très bien car j'ai 3h d'attente. Ils me tchatchent 10 minutes puis se sauvent pour faire leur vie… peu après je prends la sacoche de mon appareil photo pour payer mon du, mais je m'aperçois qu'elle est ouverte la ou elle ne devrait pas l'être… panique a bord, je regarde a l'intérieur, il manque la pochette plastique de la réserve d'argent. A l'intérieur, 650 euros et 100 dollars en liquide, ainsi que 3000 dollars en traveler's chèques… désespoir… Je me sens idiot et triste de m'être fait voler, ici, juste sous ma barbe, en n'y voyant que du feu… et bête que je suis, je ne sais pas pourquoi j'ai changé des traveler's auparavant, alors que j'avais tant de liquidités à écouler… les traveler's sont récupérables, le liquide, je peux faire une croix dessus !
Du coup il faut agir vite. Je cours changer mon billet de bus, puis je vais au commissariat. Personne ne parle anglais, il faut attendre, on va faire venir une interprète. Une heure plus tard, elle arrive, on va dans la salle d'interrogatoire en passant par les cellules, sympathique… Cela prend un temps fou, la communication est difficile, l'interprète parle un anglais approximatif, je me fais interroger, sermonner, le policier n'a pas l'air de me croire, pourquoi voudrais je l'entourlouper ? Surement pas pour passer quelques heures en sa compagnie… Je suis entré dans le commissariat à 21h. Il est à présent 2h du matin et le policier me demande de relire le procès verbal pour vérifier et l'attester. C'est écrit en chinois… Alors la traductrice me le traduit. Il y a des choses à changer… Je suis enfin sorti, il est 3h du matin. J'ai bien demandé aux policiers de m'indiquer le téléphone pour l'étranger le plus proche, mais ils me répondent qu'il n'y en a pas ici, qu'il faut que j'aille a l'hôtel pour téléphoner. Mais je sais très bien que la plupart des hôtels bons marchés ou je vais n'ont pas de lignes internationales… J'essaie plusieurs hôtels, même des plus chers, mais aucun ne peux me fournir ce service… Pourtant il faut bien que j'appelle American express au plus vite pour les prévenir que les traveler's ont été volé. Au bout d'un moment, on m'indique vaguement un endroit, vers la gare et le poste de police. Je n'y crois pas trop car la police m'a bien assuré qu'il n'y avait rien dans les environs… j'y vais quand même, ne sachant pas trop quoi faire de toute façon, il est 4h30… Et la, juste en face du poste de police, a 50m, dans un gros bâtiment, 50 téléphones internationaux me tendent les bras… Je lance un juron gratuit vers les forces de l'ordre et appelle tout de suite la banque. Aux bout de 40 minutes d'un autre interrogatoire, American express me dit qu'il faut que j'appelle l'Australie a 7h car les bureaux sont fermés a présent… Il est 5h30, il est préférable d'attendre ici car je ne suis pas sur de retrouver un autre téléphone international, et puis ce n'est plus la peine d'aller prendre une nuit d'hôtel a cette heure si tardive, ou si matinale. J'attends patiemment, le soleil se lève, il a de la chance, il a pu se coucher, lui… je rappelle donc et je subis le même interrogatoire qui me frustre et me fais perdre les nerfs cette fois ci, je n'en peux plus de fatigue, je suis toujours aussi triste et énervé contre moi-même… En conséquence, la personne n'est pas coopérative et il faut que je rappelle plus tard dans la journée.
J'ai appelé une dizaine de fois American express, ca a toujours duré au moins 20 min, ca m'a coute une fortune, ils m'ont envoyé ensuite dans une banque vietnamienne ou personne ne parlait anglais et ou ils ne connaissaient pas la procédure de remboursement, j'y ai passe des heures pendant 4 jours… mais finalement, j'ai retrouvé tous mes traveler's, en petites coupures de 20 dollars, comme ca, ca me fait un énorme paquet de billets a transporter, pour le voyage et les signatures c'est vachement pratique… Ceci, plus le vol de ma CB juste avant de commencer l'année sabbatique, on peut dire que je ne suis pas verni niveau sous.
Mais bon, je peux continuer mon voyage, c'est le plus important. Et finalement, ce n'est pas si grave. Je suis toujours en forme et en bonne santé. Pour le reste, j'économiserais, je dormirais un peu plus dans ma tente et ca ira très bien.
Je me suis tout de même rendu à Yangshuo et Guilin avant d'entrer au Vietnam. C'est un endroit magique et enchanteur, ou il fait bon faire des petites balades en vélo. Un gamin de 12 a bien essayé d'ouvrir mon sac a dos pendant que je marchais dans la ville, mais cette fois je l'ai senti, me suis retourné et il a détalé comme un lapin.
Bon, la Chine est un pays magnifique, mais, vous l'aurez compris, n'est pas mon préféré…