Friday, February 12, 2010

Thailande

Le bus me dépose a la frontière, la douane est une simple formalité, l'arrivée en Thaïlande se fait en douceur. J'aimerais partir directement vers Ko Chang, mais je ne trouve pas de transport pour continuer mon chemin. Si, il y a bien sur le taxi... mais dans la mesure du possible, j'essaie de ne pas prendre ce moyen couteux, isolant et polluant. Je me dirige à pied vers la station de bus qui se trouve à 7 km. Pourquoi ces stations sont elles si loin des points d'arrivées des voyageurs ? Pour faire marcher le business des tuk-tuks ? En route, un motard me dit de monter puisque c’est sur son chemin. Voila bien longtemps que l'on ne m'a pas pris en stop sans contrepartie financière, juste pour aider... ca fait plaisir et me rassure. Peut être que la Thaïlande n'est pas aussi portée sur le business tourisme que ce que l'on m'a décrit.
La gentillesse des Thaïs se confirme à la station de bus ou l'on essaie de me diriger vers le bon abri bus. On me dit qu'il arrive à 18h. A 20h, toujours rien, mais on vient m'apprendre que le bus est tombe en panne, et que donc il faudra partir demain. Alea de voyage fréquent.

J'arrive a Ko Chang. Cette ile est censée être l'une des plus sauvages de la Thaïlande, ce n'est pas bon signe pour le reste des iles. J'y arrive le soir et me pose dans une hutte composée d un matelas poisseux posé sur le sol de même nature. Au petit matin, je retrouve par hasard Serge et Sophie qui étaient arrivés 2 jours auparavant, profitant d'un petit moment en amoureux, que je viens perturber une fois de plus. Langueur sur la plage toute la journée, dure vie des plagistes, puis, après un début de soirée arrosé, on se dit définitivement... à la prochaine, car il y en aura.
Je pars me coucher lessivé, mais à 3h du matin, j'entends des bruits suspects dans la hutte de paille voisine, un mètre a coté. Un homme blanc et une Thaï jouent au docteur... ils font beaucoup de bruits, l'homme veut lui faire des trucs qui ne plaisent pas a l'autre partie apparemment, il insiste alors elle se laisse faire. Bon je mets mes écouteurs et essaie de me rendormir, mais sans succès. Cela s'arrête, ils discutent, elle raconte sa vie, l'homme fait semblant de s'intéresser et je m'endors. Mais suis réveillé 10 minutes plus tard par le même cinéma... pff. 3 fois dans la nuit, ca fait beaucoup, merci Mr viagra. Le lendemain matin je rencontre un couple de voisins finlandais et on partage nos impressions sur cette mauvaise nuit. J'apprends que la transaction s'est déroulée a coté de leur hutte, que l'homme a demandé 3 femmes, et qu'il les a appelé : « Next ! » quand il a voulu changer de compagne. Ecœurant ! Tout s'achète, y a qu’a dire : « Combien ca coute ? » C'est fou le nombre d'hommes qui viennent assouvir leurs travers en Thaïlande. Et on laisse faire... Full cash ! Money !

Je vais voir le lendemain les beaux poissons des récifs coralliens, puis pars pour Bangkok. Je prends un bus de nuit qui arrive à 3h du mat, sans carte, je me retrouve à 10 km du centre ville et cherche à trouver le numéro du bus qui pourrait m'y emmener. Les gens que je rencontre ne parlent pas anglais, et moi pas thaï, donc je reste perplexe un long moment en regardant les bus passer. Je me décide pour le 2, car les petits numéros partent bien souvent vers les centres des villes. Au bout d'un moment, j'estime que cela fait 10 km et descends avec le vent. Je demande par hasard mon chemin. « Kao San Road ? C'est juste en face ! » Il y a des fois, on sent notre bonne étoile toute proche.

Bangkok est parée pour un évènement à venir : l'anniversaire du roi mesdames et messieurs ! Donc préparez vous, le spectacle commence ! Pour l'occasion les écoles sont réquisitionnées, elles sont un bon outil de propagande quand on sait les utiliser... Un spectacle à ne pas manquer, je reste à Bangkok un peu plus longtemps que prévu, curieux de voir jusqu'ou les thaïs aiment leur roi...
Des milliers de portraits habillent les rues pour que notre regard se pose toujours sur l'être aimé. Sur ces photos, on le voit en forme de cœur avec sa reine pour nous dire que c'est un bon mari, puis il transmet la connaissance aux élèves émerveillés d'une classe, ensuite, il joue du saxophone, peint un tableau, fait le photographe, tape sur des clous, récolte le riz, explique une formule aux mathématiciens (surement le théorème de Pythagore), prend la pose du philosophe, construit un pont, dirige une armée, mesure un truc super important, conduit un tracteur, donne des conseils aux astronautes, réconforte un malheureux...
Ici, on se bat pour le roi
Il y a des vidéos géantes sur écran d'eau expliquant au combien le roi est fort. Il apparait tout a coup a coté d'Amstrong sur la Lune. Une propagande bien organisée, et cela fonctionne. Les gens l'aiment et crient son nom avec amour. Au fur et à mesure, on se demande vraiment ce que le roi ne peut pas faire. Il est comme Bernard Lavilliers qui a déjà fait tous les métiers, sauf pilote d'hélicoptère. Ah si, il l'a fait avant-hier. C'est un super héro. Il fait tout et il est partout. Le roi en Amérique, le roi au Tibet, le roi et les cigares du pharaon, le roi au pays de l'or noir, le roi contre Prédator, le roi est le pilote dans l'avion, le roi c'est Robin des bois, Charles Inghals, Gérard Klein...
On comprend rapidement le message : notre roi est le meilleur des rois, notre pays est le meilleur des pays, voila ce que chantent les jeunes de la patrie. Ca c'est une chanson qui me plait ! Il y a des pièces de théâtres super émouvantes jouées par les écoliers remémorant des épisodes de la vie du grand roi. Quelques pas plus loin, c'est une danse typiquement thaïlandaise devant une photo de 50m de long de notre bon roi car il est le garant de notre culture supérieure. Ensuite, on achète des drapeaux, des oreilles en forme de cœur pour dire que l'on aime son souverain, des portraits du chef, des t-shirts, casquettes, livres, autocollants... a l'effigie de l'élu des dieux.
Et que personne ne s'avise de dire qu'il n'aime pas le roi ! C'est passible d'emprisonnement. Donc on l'aime.
Ici, les moines prient pour le roi, quand religion et etat sont main dans la main...

Alors que la « fête » bat son plein dans l'avenue principale, les champs Elysées de Bangkok, je m'écarte de la folle ambiance et 2 rues plus loin, des clodos dorment a même le sol, dans le boucan et la saleté. Que pense t'il du roi, ces gens la ? Surement pas que du bien... quoique, on a beau être malheureux et maltraité par la société et ses patrons, on a souvent tendance a aimer ses bourreaux.

Quelques jours bien intéressants a Bangkok, la ville est pleine de temples et palais a visiter, pas de quoi s'ennuyer. La religion bouddhiste est bien armee pour faire face a ses detracteurs...
Je vais voir aussi les nouveaux quartiers remplis d'immeubles, grands magasins, Mcdo et Starbucks. Au milieu des temples de la consommation, on peut prier Buddha et Ganesh, pour leur demander un meilleur pouvoir d'achat par exemple.

Quelques musées intéressants a visiter. Ici au musée d'art moderne, on est engagé, le recyclage, c'est bon pour l'environnement et c'est à la mode. Donc on affiche ses actions, très bien ! Mais derrière, dans l'énorme bâtiment des expos, on fout la clim à fond, même si on est en hiver et que les températures sont largement supportables.
Mais les gens ne savent plus vivent dans leur environnement, il faut absolument satisfaire nos exigences, vivre au degré près, au prix que l'on connait : celui de la planète. On ne va quand même pas avoir un peu chaud et risquer de transpirer pour sauver ces abrutis d’ours polaires ?!!!
Je file vers le nord pour y rejoindre ma dulcinée. En passant, je m'arrête à Ayutthaya, ville historique et ancienne capitale siamoise qui a pondu dans ses environs moultes temples bouddhistes. Elle fut saccagée par les méchants birmans et abandonnée au profit de Bangkok. Je traverse la ville à bicyclette (I want to ride my bicycle !!!) pendant 2 jours bien sympathiques parmi les ruines antiques.
Puis je saute dans un train, à l’arrêt, pour rejoindre la frontière laossienne à Nong Khai, aux abords du Mékong.
Plus on se rapproche du Laos, plus la vie ralentie. Des ma sortie du train, je me rue, que dis-je, je tombe, dans un hamac, pour faire comme tout le monde. Je passe la nuit sur la rive du fleuve avec pour ligne de mire le pays tant estimé par les voyageurs.
De retour en Thaïlande, après un mois de bonheur là-haut, je me dirige directement vers le sud et ses iles. L'ongle du gros orteil me manquant, je ne peux profiter des belles randonnées de la région de Chang Mai. Tant pis, j'irais me dorer la pilule au soleil pendant ma convalescence.
Le vent me porta tout d'abord sur Ko Surin, un petit paradis terrestre et maritime.
Quelques iles restées sauvages grâce à leur statut de parc national. On y loge dans des tentes et l'on y mange dans le restaurant du parc.
Pendant une semaine, je me laisse bercer par le rythme de la journée : petit déjeuner, snorkelling, lunch, snorkelling, guitare, diner, poker et dodo. Les gens de cet endroit vivent dans une bulle, 40 personnes au maximum, le groupe est relax et bon enfant. Presque tout le monde se connait et s'apprécie, a table on parle de voyage et de poisson. Tous les jours, nous nageons avec les requins et les tortues, cela rend les gens humbles. Nous oublions pour un moment les problèmes de la vie, la politique, l'économie, les objets. Certains voulant échapper au monde matériel vivent ici toute l'année. Cela fait un mix de personne intéressant. Un bon moment, mais mon orteil en recherche de soin n'a pas aime son séjour dans le sable et la mer. Et puis, je n'ai pas envie de m'endormir trop de temps dans un lieu pendant ce voyage, aussi magique soit-il, j'ai encore trop envie de découvrir le monde. J'y reviendrai, voila tout.
Au bout d'une semaine, je quitte donc à regret le paradis pour revenir dans le monde réel. Malgré la courte période, le choc est présent et les retrouvailles avec les voitures, les panneaux publicitaires et les blocs en bétons me rendent triste. Oui, le monde tel qu'on l'a conçut n'est pas toujours a mon gout. Je prends le bus sans attendre pour Ko Tao, d'où je prendrais des cours de plongée.
Bus négocié, arrivée dans la soirée pour enchainer sur un ferry de nuit. Ca tangue mais le bateau rouillé tient le coup, il a l'habitude. Mon estomac aussi.
Au lever du jour, je débarque et pars a la recherche d'un hôtel et d'une école, chose non aisée car Ko Tao est l'endroit au monde ou l'on délivre le plus de diplôme de pongée, au meilleur prix. Beaucoup de choix, je m'applique à la tache. J'en visite 2, puis un chien sortant des ténèbres me saute sur le pied droit pour en manger un bout. Je jure et lui cours après, mais lui part se refugier sous les jupons de sa maitresse. Je lui explique la mésaventure et elle lui dit : « Ohhh ! Ce n'est pas bien ! Méchant chien ! », avec une voix toute douce. J'attends la suite, mais rien ne vient. Apparemment, cela lui suffit comme punition. Je trouve l'éducation légère alors je lui fais part de mon mécontentement. « Oui, mais ils sont comme cela les chiens de Ko Tao... » me répond elle.
Bref. Il me faut donc rapidement choisir une école et poser mes affaires pour me diriger vers l'hôpital. Les chiens de Thaïlande sont réputes pour la rage qu'ils transmettent a leur victime. 5 piqures étalées sur un mois, que du bonheur !
Je me sens un peu déphasé à Ko Tao. Je suis reste en mode nature. Ici ce n'est pas un parc national protégé. « Heureusement ! » me dirait la plupart des touristes. « Nous, on veut du gros son, des frittes, de l'alcool a profusion, des feux d'artifice, des quads pour rouler a toute allure sur les routes en bétons ! »
Encore une fois, on retrouve l'hypocrisie du monde. Sur le plan écologique par exemple, on peut remarquer a quel point les gens s'en foutent totalement ! La majorité a un discours tellement beau : « oui il faut sauver toutes les espèces en danger de la planète, arrêter de couper les arbres, ce n'est pas bien, blablabla. » Et pendant ce temps la, on roule tous en moto et en quad sur une ile de 10km de long. Louer un vélo ? Vous pouvez toujours essayer de chercher, on n'en trouve pas. Pourquoi je demande ? Bah personne n'en veut, me répond-on.
Dans cette belle ile, on peut construire a tout va, s'accaparer chaque cm carre de plage et littoral, monter la sono, picoler et vomir dans la mer car c'est autonettoyant ce machin la et surtout se vautrer toute la journée pour rattraper son manque de soleil, et ainsi avoir une jolie couleur écrevisse qui fera jalouser les copines en rentrant. Je profite de mon coté au maximum des cours de plongée, me diplôme en open water et advanced open water. Les poissons et les coraux ne sont pas aussi jolis que ceux que j'ai rencontrés de l'autre bord, dans la mer Andaman, mais de toute façon la majorité de mes capacités est concentrée dans la navigation et non dans la recherche de spécimens sous marin. Apres un petit repas avec 2 amis canadiens rencontrés a Ko Surin, je rentre vers mon hôtel et mon attention est attirée par un attroupement sur la plage, on se croirait dans un stade de foot. Je m'y approche et aperçoit une sorte de compétition, je m'enquiers auprès des supporters de l'évènement et l'on me dit tout. Ce sont les futurs diplômés master diving, il faut passer l'ultime épreuve, celle de ce soir, qui consiste en divers jeux de boissons. En ce moment, les concurrents font un relai, il faut boire cul sec, tourner autour d'un balai le front sur le manche et partir en courant. Le jeu suivant est bien mieux, on est allongé sur le sable la bouche ouverte pendant que l'on vous verse le contenu d'une bouteille d'alcool dans l'orifice. Cela continue avec un tuba et nombre de boissons à ingérer par ce biais... Je pars me coucher, ayant encore une fois l'impression de vivre en décalage avec une grosse partie du monde. Le lendemain on m'apprend que personne n'a pu passer le test dans son entier, les élèves ayant perdu leur sens et leur estomac bien avant la fin. Etonnant...
J'ai envie de partir de cet endroit. La pleine lune approche et tout le monde ne parle que de cela. Je suis curieux, j'ai bien envie de découvrir ce phénomène : la full moon party. Mais je suis déjà certains que je serais déçu de l'évènement. Une plage remplie de milliers de touristes blancs alcoolisés et incontrôlables... je vais éviter, je suis déjà assez en froid avec notre espèce, niveau relationnel, ce n'est pas toujours au beau fixe, j'ai pas mal de doutes sur ses valeurs et son comportement, je n'ai pas confiance en elle, il faut que ca change. D'autres choses me tentent plus, un voyage 20 000 lieues sous les mers m'apportera plus de joies naturelles.

A peine sorti du bateau de ma dernière plongée que je file vers Ko Similan pour un petit trip de 4 jours et de 14 plongées. Ce site est réputé pour être le meilleur de la Thaïlande, je me laisse tenter donc, malgré le tarif élevé. Et ce fut un merveilleux petit voyage.
Par groupe de 4 nous plongeons, Démo est notre patron de groupe. Il a l'œil l'animal ! De magnifiques minuscules êtres du fond des mers, les nudibranches, qu'il trouve par dizaines.
Chaque voyage sous marin est un vrai bonheur, c'est tout un nouveau monde que je découvre, une autre vue de la planète Terre dans un milieu qui nous est inconnu pour la plus grande partie. Nous plongeons de nuit aussi, ambiance fantomatique garantie. Le 3e jour, nous voyons approcher de notre petit récif corallien un monstre de 5 m de large, majestueux, il bat ses énormes ailes pour flotter dans le grand bleu.
Nous restons bouche bée, normal avec un tuyau dans la bouche, devant cette fabuleuse raie Manta. Ce soir la, les passagers du bateau sont particulièrement heureux. Le lendemain, nous nous rendons au Richelieu Rock, la plongée la pus belle de Thaïlande.
Les coraux y sont magnifiques, la faune sous marine exceptionnelle et, la cerise sur le gâteau, le fameux requin baleine, le poisson le plus gros du monde, y est aperçut de temps en temps. Mais voici 2 ans que l'équipée ne la pas vu en cet endroit. Nous y plongeons 3 fois dans la journée et y découvrons des petites merveilles de la nature, hippocampes, nudibranches... Les organisateurs se tâtent et décident finalement d'y rester pour une dernière expédition sous le coucher du soleil. Au bout de 5 minutes a jouer les poissons, nous entendons un signal de plongeur, tic tic tic, et nous voyons notre maitre filer a toute allure vers le signal, nous le suivons tant bien que mal pour arriver devant la grande étendue sombres des fonds marins. Que se passe-t-il ? Les 24 plongeurs du bateau sont regroupés ici même scrutant l'horizon. Pour ma part, je ne sais toujours pas ce qui nous a réunit. Une autre raie Manta ? Un requin ? Peut être le requin baleine, vue l'excitation ambiante. Mais au bout de 5 min, les plongeurs repartent chacun dans leur direction pour reprendre leur exploration respective. Nous contournons un rocher, je suis Démo de très près, je le vois qui se fige et qui montre l'infini du doigt. Une immense ombre se détache de la pénombre, elle s'approche et ses traits se dessinent et se confirment : un requin baleine, 5m selon les estimations des plongeurs confirmés.
Il passe sans se soucier de notre présence, sur de sa supériorité, nous le suivons discrètement tant bien que mal, son allure est faible, il semble curieux de l'activité, des bulles relâchées par ces curieux humains en combinaison. Au détour d'un rocher, il tombe nez a nez avec un groupe de plongeurs surpris de l'apparition, se retourne tranquillement et facilement malgré les tonnes de graisses qu'il se trimbale et se retrouve a présent en face de nous, il semble se demander ce que l'on fout la, prend le temps de réfléchir, finalement il décide de se diriger vers nos petits corps et d'un faible coup de queue réajuste sa direction pour passer a 1m de nous. Nous sommes subjugués, l'énorme bus sous marins nous dévoile les secrets de son corps et le défilement de l'animal semble infini sous nos yeux ahuris. Apres la béatitude, nous reprenons nos esprit et nageons quelques temps avec lui autour du rocher Richelieu, On en oublie facilement la profondeur et le temps, il faut se forcer a regarder régulièrement ses indicateurs, ce que je ne fais pas trop pris sous le charme. Démo me rappelle. Quoi ? Ah !!! Il faut remonter ? Saperlipopette. On comprend mieux la fin du grand bleu pendant ces instants de plénitude.
L'euphorie Gagne le bateau ce soir la. Tous les visages sont marqués d'un sourire béa. Excepté quelques malheureux qui étaient restes à bord, fatigués après les plongées de la journée. Jaloux ils sont, comme je les comprends. Le lendemain, nos 2 dernières plongées sont très belles, mais elles paraissent finalement faibles en sensation comparée aux 2 jours précédents.
Une tortue s'approche du bateau, nous nageons avec, pas timide l'animal.

C'est l'heure de revenir sur terre. Pour continuer dans l'aventure nature, je choisis de passer mes 2 derniers jours thaïlandais a Railay beach, le paradis des grimpeurs. Une petite merveille cet endroit. On a même le droit de planter sa tente sur la plage, chose extrêmement rare, malheureusement. Le monde serait tellement plus beau si les gros hôtels du littoral disparaissaient avec leur énormes chambres climatisées et fournies en télévisions satellites, leur piscine en bêton armé, leur 5 étages hideux dépassants les palmiers, leurs plages parsemées de yachts et leur parking remplis de 4*4, Mercedes, BMW et autres conneries humaines polluantes. Mais une simple tente, ca ne rapporte pas d’argent.

Mes compagnons campeurs sont bien agréables et accueillants. Le soir même, au petit resto local, je rencontre un grimpeur anglais de 62 ans, Martin, qui m'invite le lendemain pour quelques ascensions. Et c'est parti pour 2 jours de sensation et de vertiges.
J'ai besoin d'entrainement, mes muscles sont courbaturés, mais je prends énormément de plaisir dans cette escapade. Pour me reposer je contemple les pros qui jouent à Spiderman sur des pentes inconcevables. Un pur bonheur. A mon retour dans les Pyrénées, c'est décidé, je m'y mets !

J'y resterai bien plus longtemps si je le pouvais. Les grimpeurs sont des personnages intéressants et sympathiques. Supporter un débutant comme moi est pour eux un plaisir, faire connaitre et partager leur raison de vivre est un devoir. Mais il est temps de mettre fin a mon périple thaïlandais et de me sauver vers la Malaisie. Ma sœur Adeline arrive à Kuala Lumpur pour découvrir les beautés tropicales de ce pays aux multiples cultures.
La Thaïlande montre donc de temps en temps de bien jolis visages. Comment sont ceux de sa voisine métissée ?